DEXTER LEAM PONDI
sacré Etalon Poney Français de l’Année 2002
Annuaire Monneron 2003
du cheval de sport et de l’élevage
Au gré des éditions de l’Annuaire…et des aléas de la compétition tricolore et internationale sur poneys, le Comité de rédaction décerne les titres soit d’Etalon Poney Européen et de Poney Français de l’Année soit d’Etalon Poney Français et de Poney Européen de l’Année. C’est cette seconde option qui s’est imposée à nous cette fois-ci, contrairement à l’an passé.
Au gré des éditions de l’Annuaire…et des aléas de la compétition tricolore et internationale sur poneys, le Comité de rédaction décerne les titres soit d’Etalon Poney Européen et de Poney Français de l’Année soit d’Etalon Poney Français et de Poney Européen de l’Année. C’est cette seconde option qui s’est imposée à nous cette fois-ci, contrairement à l’an passé.
Il a été extrêmement aisé de décerner le titre de l’Etalon Français. Un étalon né en Bretagne a effectivement ébloui la saison internationale par sa présence, sa personnalité, son charisme, son modèle, ses qualités sur les barres, sa personnalité et bien entendu ses résultats. Sur la base de tels qualificatifs, tous les éleveurs et utilisateurs un minium avertis auront tout de suite trouvé de qui il s’agit : « l’ange blanc » DEXTER LEAM PONDI.
Dexter Leam Pondi, Connemara gris d’1,48 m, né en 1991 dans le Morbihan chez Gilles Le Mouelllic, est certainement l’étalon présentant le modèle le plus parfait des performers internationaux. Il est effectivement assez difficile de lui trouver le moindre défaut. De fait, tout le monde se rappelle que les juges irlandais lui avaient décerné en 1996, au national Connemara de Poitiers, le titre de champion suprême du concours.
Il est assez amusant de rappeler que la première qualité que sa fabuleuse mère White Granit a transmis à ses fils étalons, en plus d’un modèle très souvent au-dessus de la moyenne, est une locomotion vraiment rare dans la race Connemara : nous pensons bien entendu à Un Prince du Ruère, qui en revanche présente des qualités bien moindres sur les barres (mais qui semble produire à l’inverse : ses produits sautent, mais ne se déplacent pas particulièrement bien), également à Apollon Pondy (qui présente le meilleur modèle de tous les frères après Dexter, qui saute bien, qui se déplace…et qui semble transmettre toutes ces qualités à sa production) et aussi bien entendu à Simoun de Ravary. Or précisément, c’est malheureusement le plus grand reproche que l’on puisse faire à Dexter en tant qu’étalon, dans le monde de l’élevage de poneys où les modèles et les allures restent un critère important : un trot ordinaire d’honnête Connemara – très probablement hérité de son père – avec un mouvement de jarrets critiquables. Mais heureusement, et c’est incontestablement le plus important, son galop est bon : ample, équilibré et souple.
Quelles sont les origines de ce poney qui ne laisse personne indifférent et attire indéniablement autant l’œil du spectateur attentif d’un CSIOP que celui du badaud qui croise son chemin en promenade ? D’où vient cette star que d’aucuns ont considéré comme le meilleur poney des derniers championnats d’Europe ? Quelle est l’histoire de cet étalon pour lequel des offres faramineuses ont déjà été faites, même de la part de très célèbres personnalités étrangères du monde du cheval ?
Comme souvent les cracks d’aujourd’hui, Dexter est issus de deux parents peu ordinaires. Son père Leam Finnigan concourut en épreuves chevaux (ISO 106 (87)) et montra énormément de qualités sur les barres (il sauta même 1,60 m lors d’un concours de puissance). Excellent reproducteur, doté d’origines exceptionnelles, il a fait la monte en France près de Rennes, où l’on s’est malheureusement rendu compte trop tard de sa qualité. Il a en effet été exporté au milieu des années 90 en Suisse où il saillit toujours à l’âge de 29 ans. Il a transmis à tous les coups une excellente aptitude à l’obstacle et beaucoup de talents pour le CSO. En France, près de la moitié de ses produits en âge de l’être sont indicés. Il est notamment le père de Boomerang Kervec, IPO 139 (98) et ISO 135 (98) ! , Charlotte Fforest, IPC 135 (99), Ginko Lady, IPO 133 (00), Babiole, IPO 130 (96) et d’Elegante Bodinaise, ISO 129 (99). La mère de Dexter, White Granite, fille du remarquable Marble, est probablement la poulinière Connemara la pus célèbre en France. Effectivement, poulinière d’exception, elle a produit neuf étalons agréés (dont Un Prince du Ruère et Apollon Pondy) et de très bons poneys de sport comme l’étalon performer Simoun de Ravary (GP dressage), l’étalon performer Vizir du Ruère (GP Complet), Banquise Pondi (CSIP) et les étalons performers Cyrano Pondi, IPO 139 (98) et Feu d’Granit Pondi, IPO 133 (00).
Dexter est né chez Gilles Le Mouellic, un agriculteur du Morbihan qui élève des porcs et cultive des légumes et des céréales. Il avait acheté, un peu par hasard, sa mère White Granit à Monsieur Bouché-Pillon, lorsqu’il avait décidé de monter un petit élevage de poneys Connemara, notamment pour ses enfants cavaliers. Il se rappelle de Dexter comme étant un poney très trèsjoueur qui requérait beaucoup d’autorité. « Rapidement, à l’âge de 4 ans, je n’ai plus pu le garder au pré car il sautait toutes les clôtures. Je me souviens d’une fois où je l’ai emmené jusqu’au fond d’un champs. Je ne l’avais pas sitôt lâché qu’il a galopé jusqu’à l’entrée du pré et sauté la clôture électrique d’1,50 m pour rejoindre la maison où je suis arrivé, essoufflé, bien après lui ! ». Dexter a été agréé étalon avant ses trois ans, en février 1994 au Haras national du Lion d’Angers. « En août de la même année, je l’ai emmené au national de Poitiers où il s’est auréolé du championnat suprême. Puis, au printemps 95, je l’ai placé en Mayenne chez les Marès chez qui il a fait la monte toute la saison ». Il y a sailli une trentaine de juments. Cette activité de reproducteur s’est prolongée quelques années, mais dans une bien moindre mesure, après son retour chez son éleveur. De cette période de monte, Dexter Leam Pondi a laissé 21 produits indicés tels Joker de Treho, ISO 132 (02), l’étalon performer Ice and Fire d’Albran, IPO 125 (01), Infante de l’Aulne, IPO 125 (01) et Isys de Brutz, championne des 5 ans C en 2001. Les Marès se rappellent de lui comme d’un poney attachant et terriblement intelligent. « Il savait très bien qui il avait devant lui : ce pouvait une vraie terreur ou un agneau selon la personne qui le menait ». Comme d’autres éleveurs, ils ont remarqué que ses pouliches étaient souvent meilleures que ses mâles qui ont d’ailleurs parfois des caractères délicats. « Il a donné avec nos propres juments des produits que nous avons très bien vendus, comme Killeen de l’Aulne (exportée en Suisse), 2ndedu national à un an, ou Ix de l’Aulne, un hongre exporté en Italie pour le sport ».
L’année après cette excursion mayennaise, Dexter sera gentiment sorti en concours d’entraînement par les filles Le Mouellic, Marielle et Anne-Laure. A 6 ans, Laurent Le Vot le remarque en parcours. Il le prend alors au travail pendant deux ans, le sortant lui-même en B4/B3 pendant que son fils Yoann le sort en D4/D2 (chevaux). Avec Yoann, il décrochera même la médaille de bronze au championnat de France Minimes 4èmecatégorie en 1998.
Un contact téléphonique fortuit entre Gilles Le Mouellic et Marc Hardy puis une visite, presqu’autant fortuite, de ce dernier en Bretagne conduisent à l’essai du poney par Anna Chambaud, alors à la recherche d’un poney de concours.
Très peu de temps après, l’heureux éleveur louait son étalon deux ans aux Chambaud et Dexter partait aux Ecuries Marc Hardy au Touquet.
Le nouveau couple se lance directement dans le circuit des Grand Prix et – la saison étant déjà bien avancée – également en B2 chevaux, afin de se qualifier pour le championnat de France Grand Prix Elite.
Après cette petite saison de concours, Anna passant l’âge des épreuves internationales et sa sœur Alice étant encore trop jeune pour prendre la relève, Dexter sera monté pendant un an par une autre élève des Ecuries, avec laquelle il terminera 8èmedu championnat de France Grand Prix Elite en 2000. C’est ensuite au tour de Marc Hardy lui-même de peaufiner pendant un an l’éducation de l’étalon : ils tourneront tous deux avec succès en B4/B3/B2/ B1 open et même B1. Alice Chambaud, alors âgée de 11 ans et demi, monte Dexter pratiquement pour la première fois en août 2001, au CSIP d’Auvers où ils se classent 4èmesdans le Grand Prix. Une semaine après, ils remportent le Grand Prix du CSICH, devant sept chevaux barragistes. Puis, après leur 3èmeplace dans le Grand Prix de Cluny, les Chambaud achètent Dexter à son éleveur propriétaire. Nous sommes en décembre 2001, peu après la première place par équipe du couple dans le CSIOP de Vérone (Italie).
Dès lors, Alice et Dexter affichent une constante progression au plus haut niveau de la compétition et deviennent la coqueluche française des terrains de Grand Prix poneys.
Les bons résultats s’enchaînent : 2èmesdu Grand Prix du CSIP de Corminboeuf (Suisse), 4èmesdu Grand Prix du Mans, 8èmesdu Grand Prix du CSIP de Courlans (France), 1ersdu Grand Prix du CSIP de Marsens (Suisse), vice-champions par équipe des championnats d’Europe de Lanaken / Belgique (double sans-faute dans la Coupe des Nations) et 4èmesdu Grand Prix de Barbizon. Qu’en sera-t-il de demain ? « L’objectif de la saison 2003 est de contribuer à un maximum de victoires de l’équipe de France, à une nouvelle médaille par équipe aux prochains championnats d’Europe en Irlande et de décrocher un classement dans les dix premiers de la finale individuelle », déclare sans détour l’entraîneur Marc Hardy. « Celui de la saison suivante sera le podium individuel de ces championnats ». Le chemin est plein d’embûches et un poney exceptionnel ne suffit pas à atteindre le but, mais Alice est parvenu à un fort degré de complicité avec son ange blanc et ce bout de jeune fille a la tête froide et une hargne telle que nous pouvons penser que tous les exploits sont possibles pour elle et son poney.
Pour terminer, juste au moment de boucler cet article, nous tenons un scoop qui devrait intéresser les éleveurs : Dexter reprend sérieusement son activité de reproducteur en 2003, parallèlement à sa carrière sportive, par le biais de l’insémination artificielle de sperme congelé. En effet, par bonheur, sa semence est congelable et ses paillettes sont même d’excellente qualité – d’après les informations recueillies auprès d’Equi-Technic qui les a réalisées. Et devinez qui distribue notre vedette : le Syndicat Linaro bien sûr, qui décidément continue son ascension dans l’étalonnage de très haut niveau, explosant même cette année avec un catalogue 2003 d’étalons à faire pâlir.