Le Top 50 français des étalons poneys

A l’instar de ce que propose l’Annuaire du Cheval depuis plusieurs années pour les chevaux, voici pour la première fois le hit-parade des étalons poneys, de traditionnelles race de sport, ayant réalisé le plus grand nombre de saillies en France en 2003. C’est donc vous, éleveurs, qui êtes à la base de ce classement qui reflète vraisemblablement vos préférences. Ce Top 50 est complété de plusieurs autres classements : les Tops 20 des étalons privés et nationaux ainsi qu’un Top 10 par race. Nous retrouvons bien sûr en tête de ces classements des grandes stars de la compétition internationale, mais aussi des pères confirmés ou encore de jeunes étalons prometteurs auxquels vous avez fait confiance.

Linaro SL - ph. coll. privée

Pour la première édition de ce classement, c’est un grand crack, performer international en CSO, qui remporte les faveurs des éleveurs français. Linaro SL, d’ailleurs sacré “ Etalon français de l’année 2003 ”, avec 144 juments saillies, bat tous les records et caracole donc en tête du Top 50. Linaro arrive donc logiquement en tête des étalons nationaux ainsi que des Poneys Français de Selle et Etrangers. Parmi ses nombreuses prétendantes, notons les bonnes gagnantes internationales Tsarine, Uvick du Gas et Su Talun. Les jeunes produits de Linaro trustant toutes les premières places en concours d’élevage et sa production s’annonçant très qualiteuse, on pourra suivre avec grand intérêt sa première génération en compétition cette année, notamment lors des finales de cycles classiques des jeunes poneys à Fontainebleau. Loué aux Haras nationaux par le Syndicat Linaro, son affectation au dépôt du Lion d’Angers lui a permis de bénéficier des excellents moyens logistiques de l’Administration pour la diffusion de sa semence dans plusieurs circonscriptions.

Il est suivi d’un autre performer international, Thunder du Blin, qui, avec 86 juments, est aussi le Connemara le plus demandé en 2003. La production de Thunder commence à pointer son nez au plus haut niveau national et son affectation à Cluny n’est pas pour aller contre la cote de ce poney qui s’est toujours bien maintenu depuis son achat par les Haras nationaux en 1996 pour un prix record. Lui aussi a sailli d’excellentes juments, mère de performers ou bonnes gagnantes en CSO comme Natasja et Amazone du Park.

Le troisième, Don Juan V, est un performer en Grand Prix. Connemara très bien né, issu de la souche de Passport qui compte en France de véritables fans, il a sailli 76 juments. La jeune production de Don Juan se fait particulièrement remarquer en cycles classiques, ce qui laisse présager que sa popularité n’ira que crescendo.

Il est suivi de Glenn SL, encore un étalon performer international du Syndicat Linaro. Lui aussi loué aux Haras nationaux, il a servi 56 juments dans la circonscription de Compiègne. Glenn fait partie des meilleurs étalons performers internationaux d’Europe ; il a en outre ce qu’on peut appeler une « vraie belle gueule » et sa popularité est amplement méritée.

Quatrième ex-aequo avec Glenn, Karisto de l’Aumont, étalon Poney Français de Selle, champion des 4 ans et maintenant des 5 ans en cycles classiques, est le premier jeune poney de ce classement. Fils du grand gagnant international Shining Starr Aristo et d’une excellente jument New-Forest, il a ainsi séduit de nombreux éleveurs qui ont pris le risque d’utiliser ce jeune père, plutôt que de se tourner vers des valeurs sures. Ce succès, en partie expliquée par un propriétaire très convaincant auprès des éleveurs de sa région, permettra donc de tester rapidement sa valeur de reproducteur.

Nous retrouvons à la sixième place un Connemara, toujours bon gagnant en CSO : Vandale Daf. Avec 52 juments saillies, ce chic fils du bon Forban de Ravary a la cote. Lui aussi très bien né puisque frère utérin du gagnant international Top On et de la multi-championne de France de CSO C1 Quatia V, il apporte sa bonne génétique dans une région complètement démunie en étalons poneys, puisqu’il fait la monte au Haras National de Villeneuve sur Lot.

Le septième, Kantje’s Ronaldo SL, n’est pas vraiment non plus un inconnu…Meilleur père de gagnants internationaux d’Europe, ce beau New-Forest hollandais reste très populaire avec 48 juments saillies en 2003, bien que ce chiffre soit bien loin des 160 de l’année précédente. Cette baisse s’explique par le fait que jusqu’en 2002, il bénéficiait, comme Linaro aujourd’hui, du réseau très large de distribution de sa semence par les Haras nationaux, en réfrigéré transporté sur plusieurs circonscriptions. Cet exemple illustre le déséquilibre entre les moyens de diffusion des Haras nationaux et des étalonniers privés, les étalons de ces derniers plafonnant souvent à une cinquantaine de juments, pour les meilleurs, par manque de moyens logistiques de leur propriétaire. Ronaldo est également le premier du Top 10 des étalons New-Forest, devant Silverlea Baywatch et Glen de l’Aumont.Il est cependant regrettable que ce très grand sire, juste de passage dans notre pays, n’ait pas davantage été plébiscité pour la qualité exceptionnelle de sa production.

Arrive ensuite en huitième position le Connemara Un Prince du Ruère. Très bon performer en dressage, il a une production performante dans les trois disciplines olympiques, mais surtout en CSO et en complet. Sa génétique est également très intéressante puisqu’il est le propre frère du très bon étalon Apollon Pondy et frère utérin du crack Dexter Leam Pondi. Leur mère White Granite est une poulinière d’exception, monument du stud-book français, qui a engendré pas moins de neuf étalons.

Le neuvième du Top 50 et premier des Welsh, Garnement La Brée, est l’une des révélations du circuit national des Grand Prix en 2003. Acheté par les Haras nationaux voilà maintenant trois ans et affecté en Bretagne, les éleveurs lui ont fait confiance dès le départ et ont sans doute eu raison. Ce beau Welsh Cob a servi 46 juments en 2003. Il est suivi dans le Top 10 des étalons Welsh par Machno Carwyn (15ème du Top 50), Rex Harcourt (20e) et Ginger des Chouans (31e).

Eloi IV, dixième de notre classement, a également signé une très belle saison sportive, sous la selle de la très talentueuse Marie Mabille. Frère utérin de Don Juan V (3e du Top 50), c’est un beau Connemara stationné au Haras national de Saint-Lô, qui a la confiance des éleveurs normands depuis le début. Il a sailli 40 juments.

Ex-aequo avec Eloi, Géo de Vaubadon a créé la surprise au Haras national de Besançon avec 40 juments saillies. En effet, c’est un beau poney, mais qui n’a pas longtemps tourné en concours, et dont la production est encore jeune. Sans doute le manque d’étalons de cette région explique-t-il l’engouement des éleveurs pour ce fils du New-Forest Willoway Good as Gold.

Douzième, Vizir du Ruère a conservé sa cote à Pompadour, après avoir effectué une bonne partie de sa carrière dans la circonscription de Cluny. Gagnant en CSO, performer en CCE en Grand Prix, il a de plus un excellent papier, puisque c’est le propre frère des étalons Apollon Pondy et Un Prince du Ruère (8ème de ce classement) et le fils de la fabuleuse White Granite. Tous ces atouts expliquent ses 39 juments saillies en 2003.

Garryhinch Millrace, magnifique Connemara par Abbeyleix Fionn, champion suprême de la race en 1995 et père d’excellents poneys à l’Elevage Duff, arrive ensuite avec 37 juments saillies. Il était affecté au Haras national de Montier-en-Der, dans l’est de la France.

Egalement avec 37 juments, on trouve Rasmus SL, Connemara allemand, grand performer international en CSO,qui effectuait, non sans succès, sa première année de monte en France pour le compte du Syndicat Linaro.

A 35 juments, sont ex aequo le New-Forest national Silverlea Baywatch, étalon de taille C, bon performer en CSO C1, et Machno Carwyn, double champion d’Europe individuel en CSO, qui marche donc bien, malgré un prix de saillie très élevé et une production qui ne satisfait pas tout le monde sur le critère du modèle et allures.

Dans les étalons qui ferment ce hit-parade, on retrouve plusieurs performers internationaux, tels Aron N SL (33 ponettes), Teake it Easy SL (32), Kantje’s Admiraal (28), Naughty Van Graaf Janshof SL (24) et Nabor SL (22) ; des pères confirmés comme Apollon Pondy (30), Durello SL (27) ou Nimbus IV (21) ; et enfin des bons poneys de niveau national en compétition tel que Glen de l’Aumont (31), Gold d’Hardy (30), Fricotin (28), Ginger des Chouans (27), Cyrano Pondi (22), Willoway All Gold (22) et Cliff of Laps (21).

L’analyse de ce Top 50 démontre clairement que les étalons nationaux bénéficient d’un net avantage, quand on parle du nombre de juments saillies : ce sont en effet aujourd’hui les étalons les plus accessibles pour les éleveurs car ils tirent partie de la logistique nationale de l’Administration pour être promus et très largement diffusés à travers le pays ; ils bénéficient également du poids des traditions et de la proximité.

Quoi qu’il en soit, ce nouveau Top 50 est le reflet d’un élevage français du poney de sport qui regarde en avant et d’éleveurs qui souhaitent mettre toutes les chances de leur coté pour faire naître les cracks de demain.

Ingrid DELAÎTRE